En cette période de fêtes de Noël , un certain nombre de films sont (re)diffusés à la télévision , dont « La Boum » de Claude Pinoteau . L'histoire de cette jeune adolescente de treize ans , Vic , qui vit sa vie entre ses cours dans un nouveau lycée , Henri IV en lieu et place de son lycée versaillais , ses parents qui se disputent et pas assez présents au goût de la jeune fille , trop occupés entre la carrière de dentiste de son père et la percée dans le monde du dessin pour sa mère , son arrière-grand-mère Poupette , harpiste qui connaît tout le milieu , est déjantée qui à dans sa tête une vingtaine d'années , mais surtout ses premiers émois amoureux .

  Il faut savoir que dans les années 1980 , les boums prennent le relais des « surprises-parties » des années 1960 . C'est le rendez-vous inconditionnel des samedis soirs , où toute une génération se retrouve pour danser , faire la fête sagement . Lors de ces dernières il y a une trentaine d'années , qui n'est pas tombé amoureux d'un garçon ou d'une fille alors qu'il n'avait que treize , quatorze ou quinze ans ? Avec le recul , j'ai l'impression que cet esprit enfantin et heureux s'est dissipé au profit , aujourd'hui , de soirées pour jeunes adultes où le mot d'ordre est « liberté » . Une grosse majorité des 17-20 ans vont dans ces fêtes uniquement pour goûter aux joies de l'alcool , de la drogue et du sexe .

    Ces moments de joies pour des centaines de jeunes étaient un moment de liberté et de bonheur pour eux . A treize ans , la vie nous dépasse et nous semble insurmontable . Les cours sont une véritable corvée , la famille n'est seulement qu'un problème . Communément , les parents appellent ceci la « crise d'adolescence » . Mais dans cette comédie dramatique , c'est une crise à tout les âges : adolescente pour Vic , de la quarantaine pour les parents Beretton , puisque les vieux démons de François vont rendre leur couple en danger .

    Les amours , qu'ils soient à quinze ou quarante ans , sont compliqués . La passion qu'a Vic pour Matthieu est mouvementée , elle ne le veut que pour elle , mais lui ne semble pas sur la même longueur d'ondes . Un soir , c'est dans le très célèbre Roller Disco « La Main Jaune » qu'elle découvre le pot aux roses . Rien ne sera plus pareil , c'est dans les bras d'un autre garçon qu'elle danse et qui clôt le film .

   Deux ans plus tard , Claude Pinoteau décide de réaliser une suite , avec les mêmes acteurs . Le film s'ouvre sur une Vic en séjour linguistique en Allemagne . Dans le train qui l'a reconduit à Paris , elle fait la connaissance malgré elle d'un jeune homme , Philippe , qui est en terminale et qui pratique la boxe à un niveau élevé . Dans sa famille , son petit frère Lucas est né , son père fait des recherches médicales tandis que sa mère est sur le point de participer à la création d'un dessin animé .

  Dans ce second volet , nous découvrons une Vic plus mûre mais toujours confrontée au même problème : l'amour . Les boums sont moins importantes pour la bande , mais une place de choix est réservée au concert des Cook da Books , où les prémices des amours de Vic et de Philippe . Dès le début , nous avons l'impression que les amoureux se sentent adultes , beaucoup moins gamins . Le film paraît plus réaliste , mais certains jugent qu'il est « commercial » . Tout y est : de l'amour , des dilemmes amoureux , de la comédie . Une recette réussie pour un film qui fait du bien de temps en temps .

   Ce sont les deux premiers films de Sophie Marceau . Son talent est époustouflant à son jeune âge . En 1989 , elle retrouvera Claude Pinoteau pour « L'Etudiante » , qui est dans la même mouvance . Sa beauté rayonne à l'écran , elle est un modèle pour les jeunes filles d'hier et d'aujourd'hui . Dans tous les rôles , elle sait transmettre l'émotion de son personnage . 

   En regardant seulement la couverture , nous avons du mal à y croire : un dictionnaire écrit par Laurent Baffie . Il pose , pour ce livre , sous l'objectif de son ami Jean-Marie Périer , le photographe des yéyés , en habit d'académicien . L'oxymore de ces deux idées est assez impressionnant . Mais à la lecture de ce livre , nous sommes quelquefois surpris .

     Je dis « quelquefois » puisque nous nous attendons forcément au style cru et décalé de l'humoriste . La première question qui me vient à l'esprit est « Où-va-t'il chercher ces définitions ? » . Selon lui , l'aïoli est une « mayo pour sado-maso » , l'adolescence est la « période pendant laquelle on prend son pied avec sa main » ,un enterrement la « dernière sortie en boîte » , l'infarctus « l'action de se claquer l'aorte au nez » et un punk un « rebelle même pas vacciné contre le tétanos » . Pour réaliser cet ouvrage drôle et inédit , il a lu intégralement le dictionnaire établi par l'Académie Française , à sélectionné 9 000 mots pour en garder 500 . Pour travailler chaque mot , il a analysé chaque mot sous toutes ses formes , durant trois ans .

     L'humour graveleux de Laurent Baffie peut choquer parfois , lorsqu'il définit le mot anus : « Cercle vicieux qui permet d'expulser les indésirables et recevoir les amis » , la Gay Pride un «ballet à fiottes » ou bien lorsqu'il dit que les membres d'une famille sont des « proches qui viennent avant la famille et après la patrie » , rappelant des heures graves de l'histoire .

    Mais il y a aussi des explications qui font réfléchir et qui sont réalistes . J'en ai retenu une seule , celle du mot « Front » , qui selon moi est la plus belle de ce dictionnaire : « Utile quand il est populaire , honteux quand il est national » . Il reflète tout aussi bien l'actualité que la réalité de ces deux idéologies politiques .

    Il donne également une définition plus imaginée de certains mots de la vie courante , comme celle de l'écho , qui est le « psittacidé des montagnes » , le sucre qui est un « mot à prendre avec des pincettes » cette hypothétique citation de l'acteur X Rocco Siffredi concernant le loyer qui est « comme les règles , ça revient tous les mois et ça nous fout dans la merde » .

   Au mois d'avril 2015 , une version illustrée , réalisée grâce à l'aide du dessinateur Chaunu , en reprenant une centaine de définitions . Cette variante est bien réalisée , avec des dessins représentant bien l'humour « baffien » . Cela fait rire , sourire ou bien , pour une certaine caste , choquer tout étant réaliste .

     Avec cet ouvrage , comme pour « C'est quoi ce bordel ?! » ou plus récemment avec le « Dictionnaire des noms propres ( ou presque ! ) » , il ne revendique pas une littérature au même degré que Camus ou Maupassant par exemple , mais il vise un public large , en proposant de l'humour pour tous les goûts . Il dit même que ses livres terminent dans les toilettes après avoir été lu par toutes les personnes ayant trouvé ce livre , c'est même pour lui un honneur . A l'approche des fêtes , c'est un cadeau qui fait toujours plaisir , pas onéreux et qui permet de se détendre en deux heures de temps grand maximum .

 Après s'être essayé à la télévision , à la radio , au cinéma et au théâtre , l'écriture d'ouvrages humoristiques est une réussite , un succès , dans des temps gris . Certains attendent un « vrai » roman , je pense qu'il en est parfaitement capable . Laurent Baffie est un artiste aux mille facettes, et je suis sur que nous pouvons nous attendre encore à de belles surprises .

   Un dictionnaire est toujours utile , quel qu'il soit , mais celui-ci est indispensable pour avoir une autre vision des mots .

     Ce n'est peut-être pas son album le plus connu , mais c'est l'album de la renaissance . Dix ans après avoir rejoint les Etats-Unis avec son mari , Stephen Stills du groupe Crosby , Stills & Nash ( and Young ) , elle décide de revenir en France , retrouver ses racines . Une série de concerts se prépare et va se dérouler à l'Olympia , mais un album doit sortir , pour pouvoir faire connaître des chansons susceptibles de faire partie du tour de chant . Mais c'est la page blanche quasi quotidienne . C'est la première fois que cela lui arrive depuis ses débuts . Malgré ce frein de composition , elle réalise avec succès son Olympia . Elle présente cependant deux chansons : « Avec un homme comme toi » et « Le temps est assassin » . Pour l'occasion , ces deux versions live sortiront en 45 Tours .

     En 1985 , l'album sort , après près de quatre ans d'attente . Il sera communément appelé « L'album blanc » . La signature « Sanson » est présente , avec des inspirations jazz avec « Avec un homme comme toi » , un rythme rock pour « Ainsi s'en va la vie » et des aspects tragiques dans « Il a tout ce que j'aime » . Cette dernière chanson aborde la passion d'un amour , qui , autrefois semblait malheureux sous le joug d'un « amour desséché d'une épouse pitoyable » . Nous pouvons imaginer qu'il s'agit de son ex-mari , qu'elle lui a changé sa vie , tout simplement grâce à leur rencontre . Il est important de rappeler que c'est grâce au directeur de la maison de disques de Véronique Sanson , Bernard de Bosson , que les deux artistes se sont rencontrés . Quelques temps après , alors que la chanteuse venait à peine de terminer l'enregistrement de son deuxième album , qui sera par la suite un succès , elle décide de tout quitter : son compagnon , Michel Berger , sa sœur Violaine , ses parents , chez qui elle ira chercher son passeport avant de quitter la France pour les Etats-Unis , seule sa mère sera au courant de sa décision . Celle qui chantait un an avant la rencontre qui à tout changé « Amoureuse » l'était , mais à cause de plusieurs démons , ce rêve s'est transformé en cauchemar .

     Néanmoins , ce retour aux sources est réussi pour la chanteuse française . Cette parenthèse américaine qui vient de se terminer lui a permis de s'épanouir musicalement avec cinq albums qui resteront mythiques : « Le Maudit » , « Vancouver » , « Hollywood » , « 7ième » et « Laisse la vivre » . Tous recèlent de petites merveilles que j'aurai l'occasion de vous en parler plus longuement un peu plus tard . 

     Encore aujourd'hui , ces mélodies sont dans le cœur des fans , et « Il a tout ce que j'aime » notamment fait partie de sa nouvelle tournée « Les années américaines » . Il reste encore quelques dates , je vous conseille franchement d'y aller , que vous soyez fan ou juste curieux . A 66 ans , elle maîtrise la scène avec une telle précision que deux heures de concert ne sont pas suffisantes . Elle est époustouflante , que ce soit à la guitare ou au piano . Les effets de lumière sont magnifiques et les musiciens sont parfaits . Pour ma part , je suis allé au Zénith de Limoges , et l'ambiance à prit du temps à s'installer . Mais une fois conquis , le public s'est levé , s'est approché de la scène pour accompagner l'idole sur « Bahia » ou encore « Amoureuse » .

Un artiste peut préférer la scène à la production musicale , mais Véronique Sanson trouve le juste milieu pour nous émerveiller .

" Album blanc " , Véronique Sanson , WEA , 1985

" Les années américaines " , Véronique Sanson , , Coullier productions , actuellement en tournée dans toute la France

       On dit qu'une rencontre peut-être le fruit du hasard . C'est ce qui est arrivé à Edouard et Valentine . Dans ces « œufs » , ils sont là , tous les deux , muets . Il suffit d'une musique pour sublimer ce moment . Cette scène où Edouard contemple le visage de la jeune agrégative en lettres classiques est tout simplement magnifique . Cela aurait pu s'arrêter là , être un simple amour platonique , un fantasme de vacances . Mais pour lui , quand on veut , on peut . Imaginez-vous , vous voyez une fille ou un garçon dans la rue , que faites-vous ? Vous restez dans le rêve ou , au contraire vous cherchez à connaître cette personne en la poursuivant , en lui demandant son prénom ou bien l'inviter à boire un verre ? C'est ce qu'il fait . Pourtant , ils sont différents . Lui vit la nuit , il vit avec la musique pour sa musique , pour faire rêver les autres , alors qu'elle veut vivre pour son rêve , son combat depuis tant d'années , son agrégation .

      On dit aussi que les opposés s'attirent . C'est ce qui est arrivé , après un dîner qui fut plus ou moins tumultueux . Une nuit , sous la pluie , devant un hôtel , où le désir est réciproque . Ce moment qu'ils attendaient depuis quelques temps . Lui est amoureux dès le premier regard , elle a apprit à l'aimer .

    On dit également loin des yeux loin du cœur . Un amour à distance peut être difficile à supporter , l'autre qui vous manque quand vous avez besoin de lui dans les moments compliqués . Une tournée dans toute la France , chaque concert un peu plus loin de l'être aimé . Un concours à préparer , et le soutien inaliénable de l'un pour l'autre . Lorsque nous les voyons , nous avons envie de vivre quelque chose de similaire . Nous partageons le manque de l'autre .

      Lamartine disait « Un être vous manque et tout est dépeuplé » . Mais quand il est là , tout va bien , les soucis sont envolés . Leurs nuits d'amour improvisées , à l'hôtel , chez Ned . Leur bonheur fait du bien . Ce manque se fait même ressentir dans la leçon , l'épreuve finale de l'agrégation de Valentine . Un exposé didactique sur l'amour et l'amour de soi à l'aide du « Misanthrope » de Molière . Chacun aime son métier d'une matière passionnelle , mais ils ne peuvent pas vivre sans l'autre .

      C'est le premier grand film de Vincent Lindon , le troisième film sous la direction de Claude Pinoteau pour Sophie Marceau , celui qui lui a permis d'être connue , encore aujourd'hui . Certains peuvent y voir un troisième volet de « La Boum » , où Vic aurait grandi , mûri .

      Lors des fêtes , il n'est pas rare de voir que ce film est diffusé lors des fêtes de Noël , pour nous refaire vivre la nostalgie des comédies romantiques, qui nous émeut à chaque fois . Sophie Marceau est belle , talentueuse , Vincent Lindon est brillant et épatant . 

L'Etudiante , Claude Pinoteau , 1988 

              C'est un gros ouvrage , qui semble massif , ennuyeux , notamment à cause de sa mention de " Dictionnaire " . Celui-ci à une particularité , du reste , il est " amoureux " , et fait par trois amoureux de ce phénomène qui n'a pas pris une ride . L'un est président de la radio , l'autre est historien passionné et passionnant , le troisième est érudit sur tout ce qui touche de près ou de loin à la station . Tous les trois se complètent pour faire partager leur amour pour cette radio a tant d'autres amoureux , je veux parler des auditeurs .

             Je ne suis qu'un jeune auditeur d'Europe 1 qui , à l'occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Michel Berger , s'est branché sur le 104.7 . C'était le 2 août 2012 . Puis l'été s'est passé , je ne m'informais que le strict minimum en regardant les actualités sur les réseaux sociaux . A la rentrée , les réveils étaient compliqués , trop tôt , mais obligés . A cinq heures trente , j'entendais la voix d'Emmanuel Maubert , le temps de savoir ce qu'il s'est passé durant la nuit . Puis , à six heures , une douce voix me rappelait que je devais partir dans une demie-heure . Elle s'appelle Julie . Je me souviens que je l'avais vu quelquefois à la télévision , mais je ne savais ni qui elle était , ni ce qu'elle faisait . Et pourtant . Entrée quarante ans avant , cette stéphanoise est devenue , au fil des saisons , celle avec qui tous les journalistes et animateurs rêvent de travailler . Elle n'est pas une simple " diseuse " d'heure , elle est un pilier sur lequel chacun s'appuie . A huit heures quarante elle accompagne son complice depuis dix ans , Nicolas Canteloup . Elle retrouve ses premiers amours , le théâtre . Si je parle beaucoup d'elle , c'est parce que c'est elle qui m'a donné le goût de devenir journaliste radio , et pourquoi pas dans la mythique maison bleue . Mais à la lecture de cet ouvrage , je l'ai vu , certes , aux côtés de Vonny , autre grande voix de la radio , sur une photo de groupe de 1989 , dans quelques témoignages , mais pas le sien . Nous pouvons ressentir ceci comme ce que nous savons d'elle , Julie la pudique , la discrète , la réservée .

            Mais j'ai découvert des signatures journalistiques qui ont énormément compté pour la renommée de la station , comme celles de Julien Besançon , Jacques Paoli , André Arnaud , mais également les voix qui ont accompagné les auditeurs , telles que Maryse , Vonny , Hubert , Jean-Loup Lafont , qui nous à quitté récemment .

            Certains livres parlent uniquement des émissions passées à la radio et de ceux qui ont participé à cette réussite . Cet ouvrage parle de la radio au coeur des événements historiques . C'est la radio qui était présente lors de la guerre d'Algérie et de Mai 1968 . Encore aujourd'hui , les journalistes sont présents sur les lieux qui font l'actualité , comme dernièrement à Mandelieu La Napoule où les tranches d'informations du matin et de la mi-journée .

           Ce n'est pas un simple livre de souvenirs , c'est un livre qui regarde à la fois dans la radio d'hier , celle d'aujourd'hui et celle de demain . Il n'est pas destiné aux passionnés de la radio ou à ceux qui la font , mais aussi à ceux qui l'écoutent et qui veulent s'intéresser à son histoire .

Europe 1 , Le dictionnaire amoureux illustré , Franck Ferrand , Denis Olivennes , Bruno Labous , Plon , 29,95€